Pour cette dernière partie du dossier, je voulais me pencher sur un événement qui a fortement secoué la communauté Ethereum, ainsi que d'une certaine manière les cryptomonnaies en général. Il s'agit de l'histoire du
hack et de la chute de The DAO.
Au départ, il était une idée...
The DAO, c'était un projet créé par l'entreprise
Slock.it. DAO est l'acronyme de
Decentralized Autonomous Organization (Organisation Autonome Décentralisée).
C'était un programme inscrit dans le code d'Ethereum, qui gérait un fond de placement. Dans les grandes lignes, les utilisateurs d'Ethereum pouvait soumettre des projets utilisant la
Blockchain et voter pour les plus prometteurs via des Token DAO. Une fois un projet validé par les actifs les plus importants de The DAO, le fond de placement accordait une certaine somme au projet.
Logo de The DAO.
C'était somme toute une grande pépinière de projets, et beaucoup de gens étaient très enthousiastes, car The DAO n'était pas dirigé par un conseil de personnes régnantes, mais bien par des utilisateurs passionnés. Au plus fort de sa popularité,
The DAO possédait l'équivalent en éther de 150 millions d'euros (alors qu'elle n'était même pas encore rentrée en activité, c'était seulement issu de la collecte). En bref, tout semblait très bien parti pour un énorme lancement de multiples projets qui auraient pu voir le jour sous forme d'application décentralisées.
... mais elle s'est faite hackée
Mais voilà, le 17 juin 2016, un ou plusieurs pirates ont réussi à
extirper 3 millions d'éthers des comptes de The DAO via une faille de sécurité et à les transférer sur un autre compte (anonyme, comme tout bon compte
Blockchain). Même s'ils ne pouvaient en prendre le contrôle que 35 jours plus tard comme stipulés dans le code de The DAO, la communauté fut sous le choc.
C'est en effet un brusque rappel à l'ordre, car rien n'est sans faille finalement. Les conséquences d'un tel piratage peuvent être désastreuses, et c'est toujours dû à une erreur humaine. Cela à fait prendre conscience de l'absolue nécessité de sécuriser les
smart-contracts, mais qui implique de fournir énormément d'effort pour rendre le code le plus inviolable possible. Auparavant, les utilisateurs avaient un peu trop tendance à se reposer sur le fait que la
Blockchain possède déjà un système de sécurité important grâce au consensus des mineurs. Maintenant,
beaucoup veulent que des outils soient développés pour apporter un gain de confiance aux applications décentralisées, surtout si elles gèrent de grandes quantités d'argent.
Une déchirure dans l'Ether
Durant les 35 jours de flottement avant la prise de contrôle des éther volés par les hackers, la communauté s'est divisée. Déjà l'action de l'éther a fortement chuté (et ne s'est jamais vraiment remise), mais surtout deux grands groupes se sont formés. D'abord il y avait ceux qui voulaient effectuer un
fork, c'est à dire une copie de l'état actuel de la
Blockchain, pour ensuite la faire revenir à l'état antérieur d'avant le hack et rendre les éthers de The DAO aux possesseurs de Token pour ensuite laisser mourir The DAO, considéré comme un échec.
Ensuite il y avait ceux prônant l'immuabilité de la
Blockchain, pour qui même un tel événement devait faire partie de son histoire et que rien, aucune activité extérieure ne devrait interférer avec son fonctionnement, à moins que plus de 50% de ses membres se regroupent.
Résultats des votes, pour ou contre le fork.
Et
finalement les deux groupes se sont séparés, créant pour ceux qui refusaient le
fork une version Ethereum Classic notée ETC, où les 3 millions sont encore aux mains des hackers. Maintenant les partisans de cette version sont très peu nombreux et la valeur de cette monnaie est très basse, en plus d'être considérée par beaucoup que comme une relique historique plus qu'un outil.
La Fondation Ethereum quand à elle, comme quasiment toute la communauté, a suivi le
fork, supprimant le hack et rendant l'argent à tous les dépositaires, laissant le contrat The DAO vide. La communauté commence doucement à se remettre, mais cela a vraiment mis à mal la confiance des utilisateurs dans le système, et de gros efforts sont encore à faire pour corriger le tir.
Conclusion
The DAO, quand bien même ce fut un échec, ce fut surtout
une grande leçon pour beaucoup de cryptomonnaie et de Blockchains. Cela prouve que malgré le fait que ce soit une technologie innovante et pleine de promesses, elle n'en reste pas moins un programme informatique écrit par des humains, donc
faillible. Dans une époque où il nous faut de plus en plus nous inquiéter de notre vie numérique, il convient de rappeler que de nombreux efforts doivent encore être fournis pour sécuriser notre vie et nos projets en ligne.
Le mot de la fin
Dans ce dossier, nous avons vu
la technologie Ethereum dans laquelle personnellement je crois beaucoup, et qui pourrait éventuellement changer la vision qu'ont nos dirigeant des cryptomonnaies. En effet, plus qu'une monnaie, c'est un immense panel de services qui pourrait s'ouvrir à nous une fois la technologie au point, sécurisée et pérenne. J'ai hâte de voir ce qui peut nous être proposé.
Malgré cela,
je n'ai fait qu'effleurer la surface du sujet dans ce dossier, je vous invite à aller voir les nombreux et très bon articles du site
ethereum-france si vous voulez en savoir plus. Et si vous êtes développeur, je vous encourage à créer des dApp, c'est une superbe idée qu'il serait dommage de laisser à l'abandon !
Partie 1 : Une évolution du Bitcoin
Partie 2 : Le minage
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