Cinéma & Séries Comics & Mangas

[Critique] Jessica Jones Saison 1 - Super-héroïne et tueur psychopathe

Il y a quelques temps déjà j'ai eu l'occasion de vous parler de la première série Marvel-Netflix en date, Daredevil, dont je vous invite à lire la critique ici si vous ne l'avez pas lue. Et bien le 20 novembre 2015 est sorti la seconde série prévue : Jessica Jones, la toute première super-héroïne Marvel adaptée à l'écran en tant que personnage principal. Et bien si Daredevil était excellente, celle-ci n'est clairement pas en reste! Voyons un peu ce que ça donne ensemble (sans spoilers).

Une héroïne brisée dans un univers toujours aussi sombre

Jessica Jones est une super-héroïne récente dans l'univers Marvel (première apparition dans les comics en 2001). Elle possède une force surhumaine et... c'est tout. Oui c'est assez pauvre comme capacités mais ça suffit à mettre en place un personnage très intéressant. Ici, fait un peu perturbant au début, la série ne présente pas la genèse de l'héroïne. Son passé de super-héros est derrière elle. Jones est devenu une détective privée qui officie à Hell's Kitchen (quartier de New York où se dérouleront toutes les séries Netflix) pour sa boite Alias Investigations. Mais surtout, elle est brisée. Elle bois, mais genre beaucoup, elle est énervée 90% du temps, et pour le reste elle entend des voix. Bref ça va pas fort du tout. C'est très étrange d'ailleurs, de présenter un personnage qui est tout sauf fort sur le plan moral, et ça rend la chose sympathique à regarder, car ça change de ce qu'on a d'habitude. Après ça permet aussi de conserver l'aspect très sombre et ténébreux de Hell's Kitchen qui avait été mis en place dans la première saison de Daredevil. Beaucoup de scènes sont tournées de nuit et la plupart des personnages sont pleins de tares qui les rendent très humains. Mais je crois que ce qui marque le plus dans la série c'est sa violence.

[Critique] Jessica Jones Saison 1 - Super-héroïne et tueur psychopathe 1

Badass & brisée moralement, cocktail détonnant

Attention il ne s'agit pas d'une série avec des combats dans tous les sens et des actions héroïques à n'en plus finir, mais genre absolument pas. En réalité il y a très peu de scènes de combat dans toute la série. Il n'empêche que certains passages sont extrêmement violents, notamment avec un nombre assez hallucinant de suicides et de meurtres tous plus "créatifs" les uns les autres. Suicides collectifs par pendaison, coup de couteau de la poitrine, c'est parfois assez hardcore. Et le plus impressionnant dans tout ça, c'est que tout n'est causé que par une seule et unique personne.

Le meilleur méchant de tous les temps. Ever.

L'ennemi qu'affronte Jessica Jones dans cette saison s'appelle Kilgrave. Dans les comics il s'agit de Zebediah Killgrave, alias l'Homme Pourpre. Ici c'est un pseudonyme. Ce personnage est très souvent considéré comme un des pires super-vilain de l'univers Marvel. Pas le plus puissant, le pire. Son pouvoir, on le découvre très vite dans la série, est la capacité de contrôler les gens par sa simple présence et une demande de sa part. Mais ce n'est pas comme de l'hypnose dont la capacité de contrôle est au final assez limité sur notre comportement. Lui le contrôle est total. Si il vous ordonne de faire quelque chose, durant les prochaines heures votre unique but dans la vie sera de faire ce qu'il a demandé, même s'il dit qu'il faut que vous sautiez du toit.

[Critique] Jessica Jones Saison 1 - Super-héroïne et tueur psychopathe 2

Cet homme est extrêmement dangereux. Il n'en a pas l'air et c'est ça le pire

Et c'est un aspect qui est très bien exploité dans la série. Chaque personne que Jessica croise est susceptible d'être contrôlée par Kilgrave, ce qui implique une tension quasi continue pour le personnage. En plus l'Homme Pourpre est incarné par David Tennant, un ex Doctor Who (le meilleur) qui a la particularité de très bien jouer les personnages un peu dérangés, qui ne conçoivent pas bien les notions de bien et de mal, et ça rend Kilgrave encore plus flippant. Il ne sait pas ce qu'il est fait est mal, il force des gens aux suicides, à tuer ceux qui leur sont cher sans sourciller, mais pour lui rien de plus normal. Sa capacité est là, il s'en sert, point barre. Sa capacité, son caractère de personne à la foi dérangée et parfois complètement normale, le jeu d'acteur de Tennant absolument grandiose, le fait qu'il soit complètement obsédé par Jessica, tous ces facteurs font de lui un personnage fascinant. C'est lui qui porte la série, pas Jessica. Je n'avais sincèrement jamais vu d'antagoniste à la foi aussi angoissant, aussi explosif et aussi... enfantin. Son comportement est proche de celui d'un enfant qui n'ai jamais eu de parents pour poser de limites. Et cela rend ses exactions encore plus horribles. Et le plus impressionnant dans tout ça, c'est qu'en mettant déjà la barre haute en début de saison, la série arrive quand même à aller dans le sens croissant vers l'horreur (sans pourtant faire dans la série horrifique). Pour moi c'est un des meilleurs ennemi qu'a engendré le monde du cinéma et des séries.

[Critique] Jessica Jones Saison 1 - Super-héroïne et tueur psychopathe 3

David Tennant incarne à merveille le regard perçant de l'Homme Pourpre

Quelques petites imperfections

Jessica Jones est quand même sujette à quelques problèmes. Le principal, en tout cas celui qui saute le plus aux yeux est l'étrange manque de moyens dont fait preuve la série sur certains aspects, notamment les pouvoirs de l’héroïne. Dans Daredevil, son pouvoir lui permet de se battre, ce n'est pas très difficile à porter à l'écran. Ici Jessica est dotée d'une super-force. Cela ne gène pas pour les combats, elle explose gentiment tout le monde, sauf que sa force lui permet aussi de sauter très haut, comme si elle "volait". Et lorsqu'elle saute, la série utilise la technique du hors-champ (technique détournant la caméra de l'objectif de la scène de manière à n'avoir à utiliser que du son, c'est généralement utilisé quand on a pas les moyens de montrer des trucs cher à l'écran). Assez étrange pour une série Marvel... Un autre souci visuel de la série est le nombre assez impressionnant de faux raccords. Jessica qui parle au téléphone alors qu'il y a encore le bouton "décrocher" visible (faux raccord vu plusieurs fois d'ailleurs), le fait qu'elle fasse l'amour toujours avec sa culotte (assez gênant je pense), les objets qui apparaissent et disparaissent comme par magie dans le décor... Bref c'est un peu spécial, autant des fois la série brille par son sens de la mise en scène, autant parfois on dirait que c'est réalisé par un amateur.

[Critique] Jessica Jones Saison 1 - Super-héroïne et tueur psychopathe 4

Lendemain de soirée difficile, comme tous les lendemains pour Jessica

En dernier on pourrait dire que le personnage de Jessica en lui même est parfois un peu lourd, un peu monomaniaque, ce qui a tendance à exaspérer. D'autant plus que la série n'avance pas très vite, de manière à installer une ambiance angoissante et rendre Kilgrave encore plus monstrueux. Certains personnages secondaires sont même parfois encore plus lourd que Jessica, et qui amènent de temps en temps des situations bien absurdes qui gâchent un peu la série, qui sans ça tient très bien la route.

Conclusion

Au final on peu dire que c'est une bonne série si l'on passe outre certains éléments plus d'ordre technique que scénaristique, même si j'ai trouvé le final un peu pourri. Avec un premier adversaire à couper le souffle, Jessica Jones s'offre un bon tremplin pour rentrer dans l'univers Marvel. De plus de nombreux éléments pour les prochaines saisons et autres séries Netflix à venir sont disséminés dans la série. Par exemple on y croise plusieurs fois Luke Cage, qui aura sa propre série courant 2016. En bref, bonne série mais quand même en deçà de sa grande sœur sur plusieurs points. Espérons que ce sera corrigé dans la prochaine saison!

    Personne n'a encore commenté cet article, à vous de jouer !