Cinéma & Séries
[Critique] Sherlock Saison 4 - Montagnes Russes pour la dernière saison
La saison 4 du show plébiscité de la BBC Sherlock vient de se terminer le week-end dernier. Ça y est les fans sont exsangues, et ne rêvent que d'une saison 5 maintenant (possible, mais pour l'instant pas prévue). Mais revenons un peu sur cette saison censée apporter le retour de Moriarty dans la vie du détective camé.
Retour à Backer Street
Sherlock est ramené sur le sol anglais et gracié par les services secrets pour le meurtre de Magnussen dans la saison précédente, en échange de quoi il doit aider à la protection du Royaume-Uni face au retour imminent de son Némésis, qui semble avoir mystérieusement échappé à la mort. Sauf que finalement il ne se passe pas grand chose, et le train train quotidien revient. John vit avec sa femme et son épouse, Sherlock se drogue et résout des enquêtes en famille avec les Watson. Bref tout va pour le mieux, jusqu'à ce que le passé rattrape Mary Watson, au travers de mystérieuses statues d'argiles à effigie de Margaret Tatcher. Les liens unissant tous les personnages du show risquent bien d'être mis à mal par les événements qui vont suivre...
Attention pour la suite de l'article il y a des spoilers !
3 épisodes clairement inégaux
Le premier épisode de cette saison est donc consacré au mystérieux passé de mercenaire de Mary, et comment elle en est arrivée à se cacher. Elle semble être prise pour cible par un membre restant de son équipe, qui pense qu'elle les a trahi. Sherlock prend donc en main l'affaire (découverte un peu par hasard, très convénient pour l'histoire), finit par remonter jusqu'à la secrétaire de Mycroft, qui se révèle tirer les ficelles derrière tout ça depuis longtemps. Sauf que lorsqu'elle est confrontée à ses tords, elle vise Sherlock avec un pistolet, tire et... Mary saute au ralenti pour se prendre la balle à sa place et meurt. Alors le saut au ralenti pour se prendre une balle c'est non. 30 ans plus tôt c'était déjà considéré comme un cliché et une paresse scénaristique, alors maintenant sur Sherlock c'est de la javel sur du velour. Le personnage peut mourir, ce n'est pas le problème, mais il faudrait un minimum d'inventivité pour pas rendre sa mort grotesque et nanardesque. C'est sans doute le plus mauvais épisode de la série à mon sens. Peu de mise en scène intelligente, paresse d'écriture, facilité, ce n'était pas du tout du niveau attendu de Sherlock. L'épisode 2 cependant, confronte les deux amis à la réalité. John est au fond du trou, voit sa femme morte lui parler et reproche à Sherlock sa mort. Sherlock quand à lui part en bad trip ultime. Camé à la cocaïne quasi tout le temps pendant plusieurs semaines, il s'attaque à un multimilliardaire philanthrope qu'il croit être un tueur en série sur la base d'un dire de sa fille. Et qu'est-ce que cet épisode est bon ! Il gère intelligemment les erreurs de l'épisode passé, et a une réalisation tout bonnement incroyable. On a soit l'impression d'être un camé du point de vue de Sherlock, soit d'être un homme brisé du point de vue de Watson. Tous les repères sont chamboulés, remontés en permanence, sans que l'on perde le sens de l'histoire. Et si l'enquête de l'épisode reste un peu anecdotique (malgré un tueur très cool dans une ambiance "père noël tueur"), elle prend tout son sens avec la logique de l'épisode, qui est un peu l'épisode du pardon. La conclusion finale est mémorable, emprunte d'émotion entre les deux hommes, et le cliffhanger final annonce du très lourd pour le dernier épisode.
Pour le dernier épisode, Sherlock se confronte à sa grande sœur (qu'il ne pensait pas avoir eu) dont on entendait parler à la fin de la saison 3, qui fait passer les deux frères pour des idiots à coté d'elle. Tellement intelligente qu'elle est internée depuis longtemps dans un asile spécial. Sauf que suite à une erreur de la part de Mycroft, celle-ci n'est plus vraiment emprisonnée et est un peu la réincarnation de l'esprit de Moriarty, tirant les ficelles durant l'épisode précédent.
Et c'est en quelque sorte l'épisode de l'épreuve pour la famille Watson/Sherlock. Eurus les confronte à des défis purement sadiques pour voir comment se débrouille son frère chéri face à des choix moraux dont elle ne comprend pas le sens.
Et c'est encore une fois très bien fait, intelligent et intense. Bon certes l'amnésie de Sherlock à propos de sa sœur amène beaucoup de facilités, mais c'est moins lourd que dans le premier épisode.
Mais je ne peux m'empêcher de penser que vu l'envergure des capacités d'Eurus, en faire un méchant sur deux saisons aurait été mieux que de la rusher dans un épisode et demi. Certes ils étaient tous deux très bons, et c'était elle derrière Moriarty lui-même mais le personnage est du coup "évacué" un peu vite.
Ah oui, les freeze friend finaux c'est aussi interdit depuis des années, c'est comme pour les morts au ralenti...
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